jeudi 12 février 2009

Analyse de Budam

Budam est un groupe qui alterne de nombreux styles. Pour commencer, nous avons entendu des chants abordant une structuration particulière. En effet, l'alternance de canons, donc d'une même mélodie lancée par les voix à des moments différents, et d'unisson, où plusieurs voix abordent la même ligne mélodique, produit un effet curieux, une musique suivant à tout moment une voie différente. Peut-être que quelque chose, dans ce premier morceau, intervalles entre les voix, durée des notes et leur alternance rythmique, évoques les systèmes vocaux de la renaissance, mais je n'en suis pas sûr. Sinon le groupe est généralement accompagné au piano, figurant une composition mélodieuse, et chante en anglais. Toutefois, même si ce n'est qu'une impression personnelle, se dégage un aspect un peu lancinant, dû à la redondance. Parfois le genre semble inspiré de la musique folk américaine, d'une part dans le chant, avec des técitures rauques mais chaleureuses, mais aussi dans le rythme, même si l'instrument traditionnel de ce genre, la guitare, est absente. Le chant a un aspect plus expérimental disons, avec des moments curieux où les mots sont chuchotés et expirés, provoquant une atmosphère plus intime, et l'emploi de "babeli", la mise en avant de syllabes enchaînées dénuées de sens, avec une accentuation de certaines syllabes, et de fortes variations d'intensité. Mais l'aspect narratif et la mise en scène du spectacle ne sont pas oubliés, d'une part grâce à l'introduction de textes récités, qui lui donnent une dimension théâtrale et poétique, d'autre part grâce à l'ambiance que procure une chanson. On entend parfois un mélodica. Comme dit plus tôt, les styles abordés sont variés, avec des moments plus proches du classique au piano, ou des chansons au ton mélancolique, comprenant presque des accents blues. Il y a aussi possibilité de la surgescence de voix purement mélodiques et sonores, sans mots ou syllabes donc, qui posent une certaine tension par le biais d'une grande intensité sonore, suivie d'une chute vers la légèreté du son, par le biais de variations, d'intensité donc. Parfois encore, les accords sont plaqués, au rythme effrenné, sertis d'un système de "pompe" avec la puissance rythmique du jazz et son tempo enlevé, style alterné à un chant qui cherche les aigüs, dans une optique mélodique. Le piano varie d'une musique blues à une virtuosité classique, avec des écarts et des notes invoquant en même temps l'émotion. Ou enfin on entend un rythme de valse avec une voix décrochée à la fois rythmiquement et dans les intervalles (atypiques), enchaînée à des vocalises, ce qui produit un effet de décalage "psychologiquement instable", comme dans ce film fantastique où une fête foraine, dans les variations du rythme de sa musique, accélérations et ralentissements, se prête à une ambiance de folie furieuse.

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